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Le dangereux mirage de la sûreté nucléaire

Les associations anti-nucléaires le dénoncent depuis des années : malgré les assertions répétées du gouvernement, les centrales nucléaires françaises sont vulnérables :
Stress-tests des réacteurs : EDF pas trop stressée.
Le feuilleton avait commencé il y a de cela plusieurs mois : peu de temps après le déclenchement de la catastrophe de Fukushima, le gouvernement avait annoncé des tests de résistance des centrales. Ces « stress tests » (1), qui ont débuté le 1er juin, se sont limités en fait à de simples auto-évaluations menées par les exploitants de sites nucléaire eux-mêmes, encouragés par l’ASN à ressortir des placards d’anciennes études, le délai imparti pour mener ces tests étant de toute façon trop court pour en conduire de nouvelles. Des stress tests volontairement lacunaires, puisqu’ils écartaient les risques liés aux transports de matière radioactive… et une sous-estimation énorme du facteur humain, assortie d’une négation totale du risque d’actes de malveillance.
En pénétrant aujourd’hui au cœur de la centrale de Nogent-sur-Marne et peut-être d’autres sites, l’association écologiste Greenpeace a démontré que les installations nucléaires françaises sont de véritables passoires. D’autres faits récents ne peuvent que susciter la plus vive inquiétude.
À visite “surprise“, « situation burlesque ».
La semaine dernière, le député UMP et notoirement pro-nucléaire Claude Birraux, venu vérifier de façon impromptue, lors d’un exercice de nuit, la sécurité des réacteurs de la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime), a fait état de « situations burlesques » (2) lors de cette alerte fictive : une mise en scène de la perte totale d’électricité et du groupe électrogène de secours du réacteur n°1, nécessitant par conséquent un branchement sur les circuits électriques de la tranche n°2. Au final, il aura fallu 3h30 pour réaliser cette procédure. En cause ? Une clé, indispensable pour ouvrir un panneau d’alimentation électrique, n’était pas disponible, car « en commande » ; des indications erronées sur le document de procédure qui ne correspondent pas au panneau électrique en question ; des inexactitudes sur le guide technique d’EDF… Un bilan pas vraiment glorieux, et pour le moins inquiétant quant à la capacité d’EDF de réagir en situation d’imprévu.
En cas de séisme, EDF préconise... d’ouvrir la porte.
Un autre problème de sûreté qui fait froid dans le dos : une anomalie, discrètement avouée sur le site web d’EDF les 14 et 15 novembre derniers puis quelques jours après sur le site de l’ASN, et qui concerne les huit réacteurs 1300 MWe des centrales de Flamanville, Saint-Alban et Paluel. En cas de séisme important - Séisme Majoré de Sécurité (3) - et de perte d’alimentation électrique externe, pour refroidir « des armoires électriques indispensables au fonctionnement des groupes électrogènes », la seule solution trouvée par EDF serait « d’ouvrir la porte des locaux abritant les groupes électrogènes de secours afin d’évacuer la chaleur produite et d’éviter un endommagement des armoires électriques ».
Ouvrir une porte pour empêcher l’arrêt des groupes électrogènes et donc éviter un accident nucléaire en cas de séisme : on mesure toute l’expertise et le sérieux du "champion" de la sûreté nucléaire, EDF, qui s’est aussi rendu compte que les systèmes de ventilation de ces locaux ne résisteraient pas au séisme (4).
Séismes, inondations, incendies, explosions, chutes d’avions, erreurs humaines, actes de malveillance : le nucléaire sûr n’existe pas. Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", une seule solution pour la sécurité des centrales et celle des populations : sortir du nucléaire.
Notes :
(1) voir à ce sujet notre dossier spécial : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Stress-tests-des-reacteurs-EDF-pas
(2) http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/actu/0201773718400-en-france-un-controle-surprise-tourne-au-burlesque-257362.php
(3) Séisme majoré de sécurité : séisme d’intensité maximale auquel les réacteurs doivent résister.
(4) Pour plus d’informations sur ce sujet, lire notre article consacré au sujet : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Quand-EDF-s-assure-du-bon


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