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Nucléaire : l’effet d’annonce de Mme Royal est encore plus risible que celui de M. Sarkozy en 2008

Il a donc suffit d’un simple effet d’annonce de Mme Royal - "Il faut programmer la construction d’une nouvelle génération de réacteurs qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées" - pour que les zélateurs habituels de l’atome s’enflamment et titrent ici ou là sur le "grand retour de l’atome"... annoncé depuis 15 ans mais jamais au rendez-vous.
Rappelons donc que, le 25 septembre 2008, alors Président de la République, M Sarkozy s’autorisait déjà exactement ce même effet d’annonce sans lendemain : "Le remplacement de nos centrales nucléaires par les centrales de la nouvelle génération sera accéléré" (cf dépêche AFP du 25/09/2008).
Jamais avare de vaines déclarations, M. Sarkozy avait même annoncé quelques mois plus tard le choix du site pour un second EPR en France : "Le président de la République confirme le lancement à Penly, en Seine-Maritime, de la réalisation d’une deuxième centrale nucléaire de type EPR en France" (cf dépêche AFP du 29/01/2009). Tout ceci a piteusement été abandonné entre temps.
Six ans et demi plus tard, non seulement les rêves des nucléocrates n’ont pas progressé d’un pouce, mais la situation de l’atome hexagonal s’est tellement dégradée que l’annonce de Mme Royal n’est plus seulement vaine (comme celles de M. Sarkozy), elle est aussi totalement ridicule.
Ainsi, après avoir atteint 87 euros et 82 euros à la bourse de Paris, les cotations d’EDF et d’Areva se sont effondrées à 21 euros et 9 euros, respectivement 75% et 90% de pertes. Un véritable "triomphe". Il est désormais de notoriété publique qu’Areva est en situation de faillite, plombée entre autre par le chantier catastrophe de l’EPR finlandais et par l’affaire de corruption Uramin, mais aussi par le marché mondial du nucléaire, en totale déconfiture.
Un "joli" bilan pour Mme Lauvergeon qui a pourtant été encensée par la presse pendant ses années de règne, surnommée "la femme la plus puissante du monde" ou "Atomic Anne", et félicitée pour avoir remis l’industrie nucléaire "sur les bons rails" : il s’agissait en fait d’une voie de garage, avec probablement une dérivation vers la case prison si la justice n’est pas empêchée de faire son travail.
La situation d’EDF est à peine moins dramatique, elle-même plombée par son propre chantier EPR de Flamanville (Manche) mais aussi par la production de plus en plus massive d’électricité renouvelable en Europe : après avoir raillé si longtemps ces énergies renouvelables prétendues "négligeables", les atomistes se plaignent désormais de leur production trop massive… et trop bon marché !
Et ce d’autant plus que, pendant ce temps, le coût du nucléaire a explosé : pour pouvoir prétendre que l’électricité nucléaire était "bon marché", et même "la moins chère du monde", les nucléocrates ont repoussé dans le temps les lourdes factures inhérentes à cette industrie. Mais l’heure des comptes a sonné.
Ainsi, les augmentations du prix de l’électricité en France se succèdent à un rythme effréné et ne sont pas près de s’arrêter. Et encore, EDF a à peine entamé le programme pompeusement appelé "grand carénage" qui consiste à dépenser - et non à "investir" comme le prétend EDF, terme malheureusement repris tel quel par de nombreux médias - pour rafistoler à grands frais les réacteurs en commençant par les plus délabrés.
Annoncé à 55 milliards, le coût de ce programme sera probablement de 100 ou 150, voire 200 milliards : dans le nucléaire, les factures réelles sont toujours beaucoup plus lourdes qu’annoncé, comme le démontre ce pauvre réacteur EPR dont le coût est passé de 2,8 milliards au départ à près de 10 milliards aujourd’hui, en attendant les factures finales pour Areva et EDF.
L’industrie nucléaire française va avoir de grandes difficultés pour simplement survivre, il est donc totalement improbable de la voir construire de nouveaux réacteurs, ce dont elle s’avère d’ailleurs totalement incapable techniquement tant en Finlande qu’à Flamanville, mais aussi financièrement.
La construction du parc nucléaire actuel a été décidée au début des années 70 par quelques personnes, sans même l’aval de l’Assemblée nationale, et elle a été financée par l’argent public qui coulait encore à flots à l’époque (c’était encore la période dite des "Trente glorieuses"). Les "élites" actuelles n’hésiteraient absolument pas à rééditer le même coup de force antidémocratique mais, cette fois, les caisses sont vides...
Les déclarations de Mme Royal sont donc parfaitement vaines et ridicules, il n’y aura pas de nouveau parc nucléaire. EDF va juste essayer de faire durer le plus longtemps possible les réacteurs actuels… probablement jusqu’à ce que l’un d’entre eux devienne le Fukushima français.


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