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Prothèses mammaires PIP : des scientifiques s’interrogent sur la responsabilité de l’AFSSAPS

Antidote Europe, une association créée par des chercheurs issus du CNRS et dont l’objectif est l’application des progrès scientifiques au bénéfice de la santé humaine, vient d’interroger le directeur de l’AFSSAPS à propos du rôle de l’Agence dans le scandale des prothèses mammaires PIP.
L’Agence s’est déjà penchée à deux reprises sur la toxicité de ces
implants et a déclaré qu’il n’y avait « aucun risque génotoxique »
(une atteinte du matériel génétique pouvant entraîner des cancers). Or, on apprend que deux femmes porteuses de ces implants sont mortes, de cancer précisément. En France des dizaines d’autres femmes porteuses de ces implants ont développé des cancers du sein, elles seraient des milliers à travers le monde.
L’évaluation par l’AFSSAPS du risque génotoxique des implants n’était donc pas pertinente. Ceci n’est pas étonnant. L’Agence s’est en effet « assurée » (?) de la non-génotoxicité des implants... chez la souris ! Claude Reiss, président d’Antidote Europe et ancien directeur de recherche au CNRS, se demande si les « experts de haut niveau » revendiqués par l’AFSSAPS avaient remarqué que les femmes n’étaient pas des rongeurs de 60 kg, et que, de surcroît, ces tests sont imprécis pour plusieurs raisons. Par exemple, parce que les cassures double brin de l’ADN qu’ils révèlent ne sont qu’un des très nombreux facteurs responsables d’un cancer. Ou encore, parce que ces cassures se produisent et éventuellement se maintiennent selon des mécanismes spécifiques d’une espèce animale et peuvent donc être très différents entre souris et humains. Les tests de génotoxicité sur rongeurs sur lesquels se fondent les décisions de l’AFSSAPS sont, pour les humains, au mieux sans intérêt, au pire gravement dommageables car ils peuvent masquer la toxicité réelle d’une substance chimique.
Pour accomplir efficacement sa mission de prévention, l’AFSSAPS devrait adopter sans tarder des méthodes scientifiques d’évaluation des risques, notamment par génomique sur des cellules humaines en culture. Ces méthodes sont opérationnelles, plus rapides et moins chères que les tests de toxicité sur animaux et recommandées notamment par le rapport de l’Académie des sciences des Etats-Unis publié en 2007 : « Toxicity testing in the 21st century : A vision and a strategy ». Les tests de toxicologie sur animaux ont été qualifiés de « tout simplement de la mauvaise science » par un éminent toxicologue européen. Jusqu’à quand les autorités continueront-elles à jouer notre santé à la roulette russe ?


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