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Déclin des abeilles : à vos jardins !

« Si l’abeille venait à disparaître de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que cinq années à vivre » (citation apocryphe attribuée à Albert Einstein).

Principale agricultrice avant la lettre, voilà 60 à 80 millions d’années qu’Apis mellifera est sur Terre. L’abeille mellifère accompagne l’aventure humaine depuis ses premiers temps. Responsable de la pollinisation d’innombrables plantes à fleurs avec lesquelles elles témoignent d’une longue histoire co-évolutive, cet hyménoptère emblématique joue le rôle essentiel de tout pollinisateur dans le maintien de la biodiversité génétique et dans la production des trois-quarts des nos cultures vivrières.
L’autopollinisation passive par l’effet du vent n’est pas un facteur suffisant et sans l’entremise de nombreuses espèces animales, notamment de bien des insectes butineurs, de très nombreux végétaux ne figureraient pas dans la biodiversité. Sans les abeilles comme auxiliaires, la plupart de nos cultures n’atteindraient pas une production satisfaisante. C’est le cas des grandes cultures oléagineuses (colza, tournesol) et protéagineuses, des cultures maraîchères (cucurbitacées, tomates, fraises), mais également des semences de crucifères (radis, choux, navets), d’ombellifères (carottes, céleri, persil) et d’alliacées (oignons, poireaux). Nos arbres fruitiers ne font pas exception et les hyménoptères pollinisent pommiers, poiriers, abricotiers ou amandiers,… Romarin, thym, lavande, moutarde sont, comme la plupart des plantes sauvages, tributaires des abeilles.
Bref, on ne peut songer à un seul repas auquel la contribution de l’abeille ne soit associée. Aux États-Unis, 90 plantes alimentaires sont pollinisées par les butineuses et les récoltes qui en résultent sont évaluées à 14 milliards de dollars.
Mais nos outrances agricoles provoquent l’effondrement quasi mondial des populations d’abeilles, avec l’effet domino des terribles conséquences sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. C’est une pandémie d’une ampleur faramineuse, qui est en train de se propager de ruche en ruche sur la planète. D’abord localisée chez un apiculteur de Floride, une désertion massive des ruches gagne ensuite la plupart des États américains, puis le Canada et l’Europe, jusqu’à contaminer Taiwan en avril 2007. Partout, le scénario se répète, les effectifs quittent subitement leurs ruches, d’un jour à l’autre, sans crier gare. Par milliards les abeilles disparaissent pour ne plus revenir. Aucun prédateur n’est identifié, aucun cadavre n’est constaté à proximité et les habitats désertés ne sont même pas squattés. La reine, étrangement abandonnée et en bonne santé apparente, n’en poursuit pas moins sa ponte. Mais il n’y a plus assez d’ouvrières pour s’occuper du couvain. Les très rares jeunes adultes restés à la ruche manquent d’appétit et la production de miel s’effondre.
Aux États-Unis, 25 % et jusqu’à 90 % localement des effectifs se sont ainsi volatilisés. Les dernières estimations chiffrent à plus d’un million (sur 2,4 millions de ruches au total) le nombre de colonies qui ont disparu dans 27 états. Au Québec, 40 % des ruches sont portées manquantes. En Allemagne, le quart des colonies a été décimé avec des pertes atteignant 80 % dans certains élevages. Même constat déplorable en Suisse, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Grèce, en Autriche, en Pologne, en Angleterre. En France et depuis 1995, les apiculteurs ont d’abord connu les lourdes pertes que l’on sait (entre 300 000 et 400 000 abeilles chaque année) avec l’apparition de nouveaux insecticides systémiques, jusqu’à l’interdiction des pesticides incriminés, les Gaucho et Régent TS (exception faite du Cruiser, produit d’enrobage des semences aux méfaits censément similaires), sur les champs de maïs et de tournesol. Mais l’inquiétante hécatombe a repris de plus belle, avec des pertes allant de 15 à 95 % selon les cheptels.
Nos déserts agraires que sont ces horizons investis par la monoculture intensive, infectés par la chimie et vidés d’inflorescences naturelles, nos campagnes de plus en plus bétonnées, nos jardins stupidement traités et vidés de toute vie sauvage représentent les causes accablantes de cet écocide. Le recul des abeilles n’annonce pas que la chute irrémédiable de la production apicole, elle bio-indique notre fin prochaine.
Il sera peut-être difficile de réparer la planète, mais nous pouvons au moins réparer notre jardin.
En France métropolitaine, on ne compte que 350 000 hectares de réserves naturelles et de parcs nationaux, mais nous disposons de plus d’un million d’hectares de jardins, lesquels devraient être ramenés à une vie plus sauvage. Cela ne dépend que de l’écocitoyenneté de chacun. Notre propos est d’inciter à une véritable résurrection du jardin sauvage, dans l’objectif prioritaire de la réhabilitation des sites de butinage.
Notre million d’hectares de jardins français doit donc être de toute urgence restitué aux abeilles et à la vie sauvage.
Pour nous aider à tenter le sauvetage des abeilles et pour faire la vie impossible aux marchands de produits mortifères qui les achèvent : merci de rejoindre le groupe SOS pollinisateurs ! Vous y trouverez toutes les données et les stratégies utiles, ainsi qu’un forum de discussions. C’est bien sûr gratuit, cela va vous prendre une minute, il suffit de vous inscrire sur PLANÈTE ATTITUDE, lieu d’échanges et de débats pour la préservation de l’environnement et des espèces :


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